Représentation médiévale, où une collectivité se donne à elle-même en spectacle les mythes religieux qui font
sa cohésion : Rédemption (Passion du Christ), vie du saint patron de la ville ou de la confrérie. Entre le XIVe et
XVIe siècle, le mystère se développe surtout en France, mais on peut en rapprocher le Passions-spiel allemand ou
le miracle-play anglais. Joué à l¡¯initiative d¡¯une confrérie spécialisée (à Paris, les Confréries de la Passion), de
corporation ou d¡¯un groupe de notables, le mystère tend vite au gigantisme (au moins en France), occupant
plusieurs journées entières, et, dans les cas extrêmes, plusieurs semaines.
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Les rôles, souvent plus d¡¯une centaine, en sont tenus par des gens de la ville, sous la direction d¡¯un meneur de jeu
visible du public. Précédé d¡¯un monstre (défilé à travers la ville de tous les acteurs costumés), il est joué sur la place publique : scène, loge et gradins ont été édifiés pour l¡¯occasion et peuvent contenir des milliers de spectateurs.
C¡¯est avant tout un grand spectacle : costume luxueux et décors à tape-à-l¡¯©«il, secrets de machinerie,
interventions musicales, scène de torture ou de bataille y ont plus d¡¯importance que le texte.
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Si le mystère est l¡¯affaire de la cité entière, il serait illusoire de croire qu¡¯il supprime les barrières sociales : les
notables s¡¯en attribuent l¡¯organisation et les principaux rôles ; le spectacle est payant et les places de choix
en sont coûteuses. Mais le mystère parvient à susciter une intense communion idéologique : faire le mystère,
c¡¯est réactualiser la Passion du Christ ou la vie du saint patron, c¡¯est mettre en scène la guerre éternelle entre
paradis et enfer - ces deux pôles symboliques de l¡¯espace des mystères - et affirmer que le choix est posé hic et
nunc. Ballotté d¡¯émotions fortes en surprises visuelles (encore qu¡¯il ait aussi son compte de sermons), le spectateur
voit sa foi se matérialiser sous ses yeux ; tout est visible : les douleurs des damnés, les miracles du saint, le sang du martyr, les voleries des anges ; tout est occasion de redire
l¡¯inéluctable victoire de la puissance divine.
µµ½Ã Àüü°¡ ¼º»ç±ØÀÇ °ø¿¬¿¡ Âü°¡ÇÑ´Ù°í »çȸÀûÀÎ À庮ÀÌ ±Øº¹µÉ °ÍÀ̶ó´Â ±â´ëÇÏÇÏ´Â °ÍÀº Ʋ¸° »ý°¢ÀÌ´Ù. µµ½ÃÀÇ À¯·Â ÀλçµéÀº ¼º»ç±ØÀÇ Áغñ¿Í ÁÖ¿ä ¹è¿ª¿¡¼ Áß¿äÇÑ ¿ªÇÒÀ» ÀÚ±âµé³¢¸® µ¶Â÷ÁöÇÏ¿´À» »Ó ¾Æ´Ï¶ó À¯·áÀÎ ÀÌ °ø¿¬¿¡¼ ¼±ÅÃÀÌ °¡´ÉÇÑ Æ¯Á¤ Á¼®Àº ¸Å¿ì ºñ½Ñ ºñ¿ëÀ» ÁöºÒÇØ¾ß Çß¾ú´Ù. ±×·³¿¡µµ ºÒ±¸ÇÏ°í ¼º»ç±ØÀº À̵¥¿Ã·Î±âÀûÀÎ Â÷¿ø¿¡¼ ´ë±Ô¸ðÀÇ ÀÏü°¨À» Á¶¼ºÇϴµ¥ Å©°Ô ±â¿©ÇÑ ¹Ù, ¼º»ç±ØÀ» °ø¿¬ÇÑ´Ù´Â °ÍÀº ¿¹¼öÀÇ ¼ö³À̳ª ¼ºÀÚµéÀÇ »îÀ» ´Ù½Ã ÀçÇöÇÑ´Ù´Â Àǹ̸¦ °®´Â´Ù. ¶ÇÇÑ ¼º»ç±Ø¿¡¼ »ó¡ÀûÀ¸·Î ´ëºñµÇ´Â õ´ç°ú Áö¿Á »çÀÌÀÇ ¿µ¿øÇÑ ÀüÀïÀ» º¸¿©ÁÖ¸é¼ °ø¿¬À» Âü°üÇÏ´Â °ü°´µéÀÌ ´çÀå ¹«¾ùÀ» ¼±ÅÃÇØ¾ß ÇÒ °ÍÀÎÁö º¸¿©ÁØ´Ù. ¼º»ç±ØÀÇ °ü°´Àº ½Ã°¢ÀûÀ¸·Î ³î¶ó¿î °¨Á¤¿¡ »ç·ÎÀâÈ÷¸é¼µµ ÀÚ½ÅÀÇ ½Å¾ÓÀÌ ¹°ÁúÀûÀ¸·Î °¡½ÃȵǴ °ÍÀ» ¸ñ°ÝÇÑ´Ù. Áö¿ÁÀ¸·Î ¶³¾îÁø ÀÚµéÀÇ °íÅë, ¼ºÀÚÀÇ ±âÀû, ¼ø±³ÀÚÀÇ ÇÇ, õ»çÀÇ ºñ»ó µî ¸ðµç °ÍÀÌ ÇÑ ´«¿¡ µé¾î¿À¸é¼ ÇÊ¿¬ÀûÀ¸·Î ½ÅÀÇ ±Ç´ÉÀÌ ½Â¸®ÇÔÀ» ´Ù½Ã È®ÀÎÇÏ°Ô µÈ´Ù.
Ce qui fait la force du mystère fera aussi sa faiblesse : quand les luttes religieuses du XVIe siècle rendront
problématique l¡¯unanimisme religieux sur lequel repose le mystère, il se verra rapidement condamné :
interdiction des mystères à Paris en 1548, répression des miracles-plays à la même époque. Là où le mystère
pourra se maintenir (Bretagne, vallées des Alpes, certaines cités germaniques, et, plus encore, Pologne), il gardera une audience, souvent fort avant le XVIIe siècle.
¼º»ç±Ø °ø¿¬ÀÇ ¿øµ¿·ÂÀº µ¿½Ã¿¡ ¾àÁ¡À¸·Î ÀÛ¿ëÇÏ°Ô µÇ¾ú´Ù. 16¼¼±â¿¡ ÀÖ¾ú´ø Á¾±³ °¥µîÀº Á¾±³ÀûÀÎ ÀÏü¼º¿¡ ¹®Á¦¸¦ Á¦±âÇÏ¿´´Âµ¥ ¼º»ç±ØÀº ¹Ù·Î ÀÌ Á¾±³Àû ÀÏü¼º¿¡ ¹ÙÅÁÀ» µÎ°í ÀÖ¾ú±â¿¡ ½º½º·Î ºñÆÇ¹Þ°Ô µÈ °ÍÀÌ´Ù. 1548³â¿¡ À̸£·¯ ¼º»ç±ØÀº Æĸ®¿¡¼ °ø¿¬±ÝÁö óºÐÀ» ¹Þ°ÔµÇ¾ú°í ¿µ±¹ÀÇ ±âÀû±Øµµ °°Àº ½Ã±â¿¡ ºñ½ÁÇÑ ¿î¸íÀ» ¸Â°ÔµÈ´Ù. ºê¸£Å¸´º Áö¹æÀ̳ª ¾ËÇÁ½º °è°î, µ¶ÀÏÀÇ ÀϺΠµµ½Ã, ±×¸®°í Æú¶õµå µîÁö¿¡¼´Â ¼º»ç±ØÀÌ °è¼Ó °ø¿¬µÇ¾î 17¼¼±â ÀÌÀü±îÁö ¾î´À Á¤µµ ûÁßÀ» À¯ÁöÇÏ°í ÀÖ¾ú´Ù.
Voir Michel Corvin, Dictionnaire encyclopédique du Théâtre, Bordas, 1991, p. 587.
* ÀÌ°æÀÇ´Ô¿¡ ÀÇÇؼ °Ô½Ã¹° À̵¿µÇ¾ú½À´Ï´Ù (2016-03-15 11:00) |
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