Choisir ici le flash-back ce n'est pas seulement rendre plus vivante l'irruption du passé. C'est surtout présenter ce
plan de l'histoire de Hugo comme un temps non résolu, non assimilé, non surmonté, un temps qui n'est pas perçu
comme une totalité signifiante mais comme une somme d'éléments invariantes, objets d'une fixation : "C'est une
histoire que je connais par coeur ; je me la répétais tous les jours en prison. Quant à dire ce qu'elle signfie, c'est une autre affaire. C'est une histoire idiote, comme toutes les histoires. Si tu la regardes de loin, elle se tient à peu près ; mais si tu te rapproches, tout fout le camp. Un acte, ça va trop vite ..." (fin du Ier tableau). L'évocation des
événements passés qui doivent apporter à Olga des informations capitales ne peut donc pas être expliquée, fondée
en raison par Hugo narrateur. Elle ne peut qu'être réactualisée par le présent théâtral donné comme présent vrai par
la parole neutre et autoritaire (aux yeux du spectateur) d'un dramaturge qui extirpe des faits toute liaison
signifiante.
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Voir Françoise Bagot et Michel Kail, « Jean-Paul Sartre les Mains sales », PUF, 1992, p. 51. |
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