Tableau I :
A sa sortie de prison, Hugo se rend chez Olga, son ancienne camarade de lutte qui tente de le défendre auprès de
ceux qui vont le tuer ou l¡¯épargner suivant qu¡¯ils le jugeront ou non récupérable.
Tableaux II à VI :
Hugo revit les événements qui, deux ans plus tôt, ont provoqué son arrestation. En mars 1943, les Allemands
commencent à reculer devant l¡¯armée soviétique. Dans l¡¯Illyrie occupée (pays imaginaire d¡¯Europe centrale), trois
forces politiques dominent : la droite fascisante et collaboratrice sous l¡¯autorité du Régent ; la bourgeoisie
libérale nationaliste et résistante représentée par Karsky ; enfin, le Parti communiste prolétarien, également
résistant. Le Parti est divisé : doit-il prendre seul le pouvoir, au risque de passer pour un gouvernement
imposé par une armée étrangère ? Doit-il provisoirement, au risque de trahir ses principes, s¡¯allier aux fascistes
et aux libéraux ? Un des dirigeants communistes, Hoederer, estimant qu¡¯à la Libération le Parti aura intérêt à
constituer un gouvernement provisoire tripartie, engage des négociations avec le fils du Régent (le Prince)
et Karsky. D¡¯autres dirigeants (dont Louis) pensent que Hoederer trahit ainsi leur idéal et chargent Hugo -
jeune militant intellectuel d¡¯origine bourgeoise, accompagnée par sa femme Jessica - de le tuer après s¡¯être
introduit auprès de lui comme secrétaire et avoir gagné sa confiance. Après beaucoup d¡¯hésitations et une
rencontre décisive avec Hoederer, qui l¡¯amène à renoncer à son projet, Hugo tue pourtant celui-ci alors qu¡¯il
éprouve pour lui amitié et reconnaissance. Les circonstances dans lesquelles il agit (Hugo a surpris Hoederer
embrassant Jessica) peuvent faire croire à un crime passionnel.
Tableau VII :
Retour au présent du tableau I. Hugo, qui apprend avec stupeur que le Parti s¡¯est rallié à la ligne de Hoederer et
ne songe plus qu¡¯à se débarrasser de lui - il est devenu un meurtrier encombrant et trop bavard -, refuse l¡¯aide
d¡¯Olga et son offre de travailler encore avec les communistes. Il choisit de donner un sens politique à son crime
et se livre au feu de ses anciens camarades.
* Voir Françoise Bagot et Michel Kail, « Jean-Paul Sartre Les Mains sales », PUF, 1992, pp. 10-11.
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